Urbanisme et aménagement : les fondations de la santé globale, au cœur de MedVallée

Une ville qui soigne, une ville résiliente : l’urbanisme au service de la santé… Ce fut le thème de l’Opus 4 du Club des Entrepreneurs MedVallée. Une rencontre revigorante où l’humain a été replacé au centre de la cité. Un grand bol d’air ! Résumé

« Il faut penser One Health et appréhender la santé du vivant sous toutes ses formes humaine et animale, en prenant soin de respecter la biodiversité dans l’aménagement et l’organisation de l’urbain ». Le 25 janvier, Catherine Cecchi a planté le décor en ouverture du quatrième opus du Club des Entrepreneurs MedVallée qu’organise la Banque Populaire du Sud (BPS).

 La présidente de la Société Régionale de Santé Publique d’Occitanie, géographe et professeure à l’ENSA Montpellier n’y est pas allée par quatre chemins : pour endiguer le développement des pathologies respiratoires, de l’obésité, des maladies cardio-vasculaires, du stress, des burn-out, il faut « lutter contre les pollutions » et « construire des espaces moins pathogènes et plus soignants »

Pile dans le sujet ! La rencontre se déroulait dans les nouveaux locaux de la BPS, dans le quartier d’affaires Cambacérès, sur le thème « Une ville qui soigne, une ville résiliente : l’urbanisme au service de la santé ».

Elle traitait donc d’une préoccupation majeure au cœur des enjeux de MedVallée, le pôle mondial d’excellenceS en santé globale, initiée par la Métropole de Montpellier : encourager des choix d'aménagement et d'urbanisme qui minimisent l'exposition des habitants aux facteurs de risque, tels que la pollution de l'air, les nuisances sonores, l'isolement social, etc., tout en maximisant leur exposition à des facteurs de protection, ainsi la pratique d'activités physiques, l'accès aux soins ou aux espaces verts…
 
Une table ronde réunissait d’ailleurs des experts venus d’horizons très complémentaires : Nordine El Ouachmi, le CEO de Bureaux & Co et président de la French Tech Méditerranée, Nicolas Lebunetel, architecte et vice-président d’ Urbanistes Occitanie Méditerranée, Éric Servat, le directeur du Centre International UNESCO sur l'Eau ICIREWARD Université de Montpellier, et Pierre Soto, architecte spécialiste de l’accessibilité en milieu urbain.

Pour être favorable à la santé, l’urbanisme doit aussi prendre en compte tout ce qui a trait au bien-être de tous les habitants, tous sans exception. « Dans les années quatre-vingt-dix, l’accessibilité n’était pas un sujet dans les écoles d’architecture. Mais, avec Georges Frêche, nous avons décidé de travailler sur ce sujet, ce qui a permis de penser la ville en zones, en parcours, en trottoirs… », rappelait Pierre Soto.

Une ville à taille humaine, une ville à hauteur d’enfant, mais aussi une ville où on s’épanouit sur son lieu de travail. Nordine El Ouachmi présentait ainsi le concept développé par sa société : « Nous allons très loin dans la mutualisation des espaces, notamment en en dédiant certains au sport ou en les ouvrant au quartier, aux professionnels de santé… »

Évoquant les béguinages, véritables villages dans la ville au Moyen-Âge, Nicolas Lebunetel rappelait que « chaque lieu a une capacité maximale d’accueil ». Notamment du fait de ses ressources en eau disponibles, comme le soulignait Éric Servat : « On voit par endroit des communes qui ne délivrent plus de permis de construire, estimant qu’elles n’auraient plus les moyens de fournir suffisamment d’eau potable à leur population. »   

De fait, pour être au service de la santé, l’urbanisme doit être abordé dans toutes ses dimensions. Hippocrate disait qu’avant de soigner, il faut se préoccuper de la qualité de l’eau, de l’air et du cadre de vie des habitants. « Ça va être compliqué de continuer à financer l’immobilier s’il ne demeure que la vision financière », concluait Benoît Viguier, le directeur d’exploitation Marchés Spécialisés de la BPS. Bref, la santé globale doit toujours être prise en compte. C’est bien là tout l’intérêt de MedVallée.