Développement durable, les bons conseils d’Occitanie Place Financière

Les entreprises disposent d’un bel éventail de dispositifs et d’aides pour engager leur transition. Preuve en a été donnée lors de la rencontre Finance durable : des paroles aux actes. Verbatim.

Quelles sont les évolutions des attentes des financeurs en matière de RSE ? Et comment la performance extrafinancière des entreprises peut-elle favoriser l'accès et les conditions de financement ? Ces deux questions étaient au cœur de la rencontre Finance durable : des paroles aux actes.
 
Organisée le 14 mars par l’association Occitanie Place Financière à la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain, elle s’articulait autour d’une intervention sur le verdissement du système financier de Pascal Tachon, le directeur de la Banque de France dans l’Hérault, et de deux tables rondes où prenaient la parole sur l’une comme sur l’autre trois invitées : Gentiane Gire, chargée de coordination Climat chez Bpifrance, Nathalie Bulckaert-Grégoire, membre du directoire de la Caisse d’Épargne Languedoc-Roussillon, et Hélène-Anaïs Bouscarle, responsable ESG/RSE chez IXO Private Equity.
 
Autant de financeurs appelés à présenter leur vision sur les investissements plus verts et expliquer comment ils peuvent accompagner les entreprises du territoire dans la gestion de leur transition, rappelait Maëlle Couvreux, la présidente d’Occitanie Place Financière, une association soutenue par la Métropole de Montpellier.
 
Le changement climatique fait peser des risques sur l’économie et le secteur financier. Aussi, la Commission européenne a mis en place un Pacte Vert et, en France, un observatoire de la finance durable, à l’initiative des banques, a vu le jour.

« Si la pression est forte, elle peut être vue comme une vraie opportunité. Le financement des entreprises va donc être impacté par ce nécessaire verdissement du bilan des banques. Il y aura plus de difficulté à aller chercher du cash traditionnel. D’où l’importance de verdir ses activités », soulignait Pascal Tachon.

Si les grandes entreprises seront assujetties assez vite aux bilans carbone et GES, cette exigence rejaillira, par capillarité, en amont et en aval sur leurs clients et fournisseurs. Le verdissement n’est donc plus vraiment une option. La Banque de France met d’ailleurs en place un indicateur climat dans sa cotation, qui permettra dès 2024 d’évaluer la durabilité des entreprises.
 
Peu cependant franchissent le pas. « 80% des chefs d’entreprise se disent convaincus qu’il faut agir, mais 50 % le font et les ambitions restent limitées », rappelle Gentiane Gire. C’est pourquoi les établissements financiers s’impliquent pour accélérer le mouvement.

« L’avenir appartient aux entreprises qui auront anticipé et il y a beaucoup d’avantages à le faire », ajoute-t-elle.

Bpifrance s’est ainsi dotée d’un plan Climat et elle propose aux entreprises des offres d’accompagnement en partenariat avec l’ADEME. Parmi elles, le Diag Éco-Flux et le Diag Décarbon’Action, assortis d’aides de l’État.
 

De son côté, la Caisse d’Épargne Languedoc-Roussillon a développé une gamme de prêts verts, dont le prêt Mobilité Verte, et elle a lancé le 6 février 2023 en partenariat avec l’association régionale Leader Occitanie un accélérateur RSE.

« La première promotion embarque dix entreprises », note Nathalie Bulckaert-Grégoire. Même démarche volontariste chez IXO Private Equity. « Avant qu’une entreprise entre dans notre portefeuille, nous réalisons un audit RSE. C’est plus une sensibilisation à l’accompagnement, un pré-état des lieux pour savoir ce que fait l’entreprise en matière de développement durable et nous échangeons de plus en plus souvent avec les dirigeants de l’entreprise pour identifier leur appétence et leur ambition sur ces sujets », détaille Hélène-Anaïs Bouscarle.

Enfin, dernier point, la Métropole de Montpellier réfléchit aux côtés d'Occitanie Place Financière, dont l’engagement en matière de RSE est en parfaite synergie avec la sienne, à d'autres actions. Objectif : favoriser l'accès aux financements aux entreprises du territoire. Alors, puisque le verdissement devient la norme, mieux vaut anticiper !

Deux nouveaux fonds créés avec le soutien de la Métropole de Montpellier

IRDI Capital Investissement a lancé début mars 2023 nouveaux fonds : IRDInov 3 et Aelis Innovation 2 avec l’objectif d’atteindre 100 M€ d’ici fin 2023. Dans les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, ces fonds sont voués à favoriser l’essor d’entreprises innovantes à haut potentiel et à financer leur croissance.

« Cette poursuite du soutien à l’innovation régionale n’aurait pu se faire sans la confiance renouvelée des Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, de Bpifrance et du Fonds National d’Amorçage 2 (FNA 2 géré par Bpifrance), sans l’engagement des Métropoles de Montpellier, Toulouse et Bordeaux, ou encore sans la fidélité de ses partenaires historiques Banques Populaires, Caisses d’Épargne et CIC et des industriels EDF, Pierre Fabre et Total Energies ainsi que de nouveaux souscripteurs tels que des family-offices régionaux », salue IRDI Capital Investissement.